Le parabeïke ou parabaik est, en Asie du sud-est, un manuscrit constitué d’une longue feuille de papier (ou de plusieurs collées bout à bout pour en former une seule) écrite sur les deux faces et pliée en accordéon.
L’aspect n’est pas uniforme. Certains exemplaires se déplient verticalement, d’autres horizontalement. Le texte peut, ou non, être accompagné de dessins ou de peintures. Parfois les pages illustrées s’enchaînent pour former une sorte de fresque.
Quant au contenu, il est fort variable lui aussi : de la littérature religieuse ou profane aux traités médicaux, pharmaceutiques ou astrologiques en passant par des documents d’archives ou des actes officiels publics ou privés pour lesquels on a utilisé ce type de support jusqu’à la fin du 19ème siècle.
Les deux manuscrits photographiés proviennent du Myanmar et sont rédigés en birman.
Le premier, dont les plats sont en papier épais, moulé et doré, est de grande taille. Ses dimensions sont de 43 cm sur 17 cm. Déployé, il rivalise avec la fourmi de Robert Desnos, puisqu’il mesure près de 18 mètres.
Le second plus modeste a un développement de presque 3 mètres. Fermé, il mesure 37 cm par 12,5 cm. Son papier, de couleur noire, a été fabriqué à partir de fibres de bambou puis laqué. Ici, c’est une encre blanche qui a été utilisée mais on rencontre fréquemment de tels manuscrits dont le texte a été écrit à l’aide d’une pointe de stéatite. Souvent il était effacé avec un chiffon humide ou recouvert à l’encre de Chine. Ainsi le manuscrit était prêt pour une nouvelle utilisation. Cette particularité explique qu’un parabeïke puisse rassembler quelquefois plusieurs documents hétéroclites.